Billet: mieux vaut aimer le bien que détester le mal

Sans phrase accentuant les mots de la chanson
Ni phrase alourdissant le sens et la leçon
Mieux vaut chérir le vrai que haïr le mensonge
Non dans l’ostentation mais dans l’anonymat
Mieux vaut aimer le bien que détester le mal

Au lieu de consumer son esprit en pamphlets
Dénonçant à l’envi le brillant des reflets
Mieux vaut trouver du beau sous l’apparence laide
Chercher la qualité masquée par le défaut
Préférer le bienfait au blâme de la faute

Heureux celui qui sait en suivant ce penchant
Plutôt que fustiger le mauvais le méchant
Rendre justice aux bons à ceux qui portent chance
En élevant notre âme à leur niveau pourvu
Que nous en ayons une en vrai pas en gravure

Je m’exhorte moi-même en cette plaidoirie
Mieux vaut l’admiration qui laisse le mépris
S’égarer dans le fond des erreurs des méprises
Pour devenir meilleur il est sûr qu’il vaut mieux
Renoncer au plaisir des fiertés dédaigneuses

Pour se plaire au bonheur et non pas au chagrin
Prendre  part à la joie qui rend l’autre serein
Plutôt qu’à la douleur la colère ou la crainte
Et dans ce monde brut redire que les doux
Posséderont le ciel et la terre sans doute

La haine, y compris celle que l’on ressent contre le mal, « ne saurait être si petite qu’elle ne nuise ; et elle n’est jamais sans tristesse. Je dis qu’elle ne saurait être trop petite, à cause que nous ne sommes incités par la haine du mal que nous ne le puissions être encore mieux par l’amour du bien auquel il est contraire… » (Descartes, Les Passions de l’âme, article 140).
« Dans les rencontres de la vie, où nous ne pouvons éviter le hasard d’être trompés, nous faisons toujours beaucoup mieux de pencher vers les passions qui tendent au bien que vers celles qui regardent le mal, encore que ce ne soit que pour l’éviter » (Descartes, Les Passions de l’âme, article 142).

Dominique Thiébaut Lemaire

Billet: rondeau pour le nouvel an

 

La poésie est comme une oraison
Souvent louange et quelquefois demande
Au jour de l’an cette comparaison
Donne à mes voeux le rythme qui les scande

Ces quelques vers ne sont pas de commande
J’exprime ici quelle en est la raison
La poésie est comme une oraison
Souvent louange et quelquefois demande

En mes souhaits j’aimerais qu’on entende
L’espoir la vie la joie des floraisons
L’enfance tendre et qui devient plus grande
Les mots plus beaux lorsque dans leur offrande
La poésie est comme une oraison

 

Dominique Thiébaut Lemaire