Billet : Noël oriental

L’arbre veillant sur la nativité
Ce n’était pas un résineux du nord
Pas un sapin que des bougies décorent
Mais le palmier de l’hospitalité

Marie pleurait lasse le cœur plombé
Elle avait faim elle entendit alors
Son nouveau-né lui dire en réconfort
Vois ce tronc penche et les fruits vont tomber

Pour fortifier ta confiance fragile
Bois aussi l’eau qui naît en ruisseau vif
Au pied de l’arbre et qui lui donne vie

C’est un récit venant des évangiles
Ceux de l’enfance et qu’on nomme apocryphes
Dans le Coran l’épisode est repris

 

 

L’enfance de Jésus est brièvement racontée par deux des quatre Evangiles canoniques, ceux de Matthieu et de Luc, mais elle est le sujet principal de plusieurs autres textes, les « évangiles de l’enfance », classés comme apocryphes. Le plus ancien est le Protévangile de Jacques, de la seconde moitié du IIe siècle, dont il existe plusieurs versions, en grec, syriaque, copte, éthiopien, arménien, géorgien, arabe…  Ce texte nomme les parents de Marie, Anne et Joachim. Il situe la naissance de Jésus dans une grotte  qui se remplit de clarté. Certains de ses éléments sont repris par le Coran (sourate III). Dans l’Evangile du Pseudo-Matthieu, dont la composition date peut-être du IVe siècle, on trouve par exemple l’âne et le bœuf, ainsi que l’épisode du palmier qu’évoque la sourate XIX du Coran, et dont il est question ici dans ce « Noël oriental ». L’Evangile arménien de l’enfance (Ve ou VIe siècle) nomme pour la première fois les rois mages, Melchior, Balthazar et Gaspard. Dans l’Evangile arabe de l’enfance, de la même époque, originellement en syriaque, ces mages, de retour chez eux, jettent au feu un lange de l’Enfant-Jésus. Le feu qui, selon leurs coutumes, purifie tout ce qui est impur, laisse le lange intact.

Dominique Thiébaut Lemaire

Une réflexion au sujet de « Billet : Noël oriental »