Mythologie : Hermès

Heredia parnassien le poète savant
A écrit sur Hermès aux semelles de vent
Qu’il présente en berger compagnon des Naïades
Fils de Zeus et Maïa la plus jeune Pléiade
Dernière de sept sœurs au ciel perennisées
Nées d’Atlas le géant toutes divinisées

Mais je le vois plutôt dieu libre comme l’air
Messager qui filait en sandales légères
Ami des chemineaux le long des grands chemins
Vers le but de leur marche il guidait les humains
Et montrait son visage à chaque carrefour
Accompagnait ainsi constamment le parcours
Du voyageur cherchant ainsi qu’un écriteau
Sa tête familière au sommet des poteaux
Sa présence à l’étape était une assistance
Elle indiquait la route et scandait la distance

Il faudrait cependant ne pas perdre de vue
Toute l’habileté dont il était pourvu
Ingénieux qu’il était – parfois même voleur –
Depuis qu’à  sa naissance en inventant des leurres
Il avait dérobé les vaches d’Apollon
Cachées dans une grotte ou au creux d’un vallon

Il obtenait toujours une grande indulgence
Par exemple en ce cas quand par intelligence
Contre les animaux qu’il venait de voler
Il a offert la lyre instrument bricolé
A l’aide de boyaux et d’une carapace
De tortue évidée pour charmer le Parnasse
Créer de l’harmonie et gagner le pardon
Dès lors que son larcin s’achevait par un don

 

José-Maria de Heredia, dans la partie de ses Trophées consacrée à la Grèce et à la Sicile, a dédié un sonnet à Hermès criophore, c’est-à-dire porte-bélier ou porte-agneau: « Il faut lui faire fête et qu’il se sente à l’aise / Sous le toit de roseaux du pâtre hospitalier ; / Le sacrifice est doux au Démon familier [dieu de la maison] /Sur la table de marbre ou sur un bloc de glaise. / » Le surnom de « criophore » a été donné à Hermès en souvenir d’un service rendu à la ville de Tanagra, que le dieu coiffé d’un bonnet de pâtre, revêtu d’un manteau et d’une tunique, avait sauvée de la peste en portant un bélier sous le bras ou sur l’épaule autour de la ville. Hermès passait pour le plus rusé des immortels. On redoutait ses facéties, mais il était généralement au service du bien, agent des dieux, protecteur des héros, quoiqu’ il fût aussi le dieu du commerce et même du vol. Dans la Gigantomachie, il est coiffé du casque d’Hadès qui rend invisible celui qui le porte, ce qui lui permet de tuer le géant Hippolytos. C’est lui qui sauve Zeus pendant la lutte contre Typhon. Souvent, il est le messager de la volonté divine. Dans L’Odyssée il intervient deux fois au bénéfice d’Ulysse, une fois en transmettant à Calypso l’ordre de le relâcher et de l’aider à construire un radeau pour le porter jusqu’à Ithaque, une autre fois, chez Circé, en lui faisant connaître la plante magique qui le protégera des enchantements. Une des aventures d’Hermès les plus connues est la mort d’Argos-Argus aux cent yeux qu’Héra avait posté comme gardien de la belle Iô transformée en génisse. Et c’est lui qui a été chargé d’accompagner les trois déesses Héra, Aphrodite et Athéna en Phrygie sur le mont Ida pour que Pâris désigne la plus belle. Enfin, il avait pour tâche de conduire les âmes des défunts aux Enfers, d’où son surnom de « psychopompe », accompagnateur des âmes.

Dominique Thiébaut Lemaire

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