Billet : feu d’artifice en lutte contre la lune

Sur la côte bretonne elle est mi fée mi clown
Triste car elle est pâle et glisse à pas de loup
Joviale cependant car elle est ronde et pleine
Elle change la vague en multiples reflets

Elle est l’astre d’argent celui des clairs de lune
Que rythment sans faiblir le flux et le reflux
On la sent vulnérable un objet d’opaline
Dont l’apparence invite à la mélancolie

Sacha craint que le bruit nous dit-il ne la brise
Quand le feu d’artifice explose monte et plane
Envol d’oiseaux de nuit brillant de trop d’éclat

Quand la pyrotechnie éparpille ses braises
Dans l’espace étoilé ciel pur d’anticyclone
Sans nébulosité sans vapeur de halo

Après un retour par avion de New York à Paris, Sacha a presque inauguré le quatre août (jour de ses quatre ans) le prolongement, de Paris jusqu’à Rennes, de la ligne de chemin de fer à grande vitesse. Le feu d’artifice estival de la station balnéaire finistérienne où il s’est rendu en train avec ses parents a été tiré le lendemain, hasard du calendrier, comme d’habitude depuis une barge placée à quelque distance du rivage pour le divertissement des spectateurs massés sur la plage. La nuit n’était pas illuminée seulement par ce spectacle pyrotechnique, mais aussi par un clair de lune intense, la lune étant presque pleine – elle l’a été peu de temps après, le sept août. Sacha a donné sa préférence au calme spectacle de la lune en se demandant si le feu d’artifice ne risquait pas de la « casser ».

Dominique Thiébaut Lemaire

Billet : Sacha à New York

Sacha quatre ans a vu Manhattan et Brooklyn
Ce ne sont pas je crois des jours que l’on oublie
Il se rappellera les tours et Central Park
Et les aires de jeux que l’on trouve à New York

Dans un aéronef mieux qu’un aéroplane
L’Atlantique à son âge est presque un coup d’éclat
La Manche à traverser de Calais ou Dunkerque
A côté ce n’est rien c’est le canal de l’Ourq

Bien qu’il n’ait pu gravir à l’intérieur les marches
Ni prendre l’ascenseur la haute Liberté
A fait grande impression sur son esprit d’enfant

Cette statue géante en élevant sa torche
Entre les continents répand une clarté
Que les yeux ne voient pas mais qui brille sans fin

 

Sacha, avec sa mère et sa grand-mère maternelle, a passé une décade (au sens français de ce terme) à New York à la fin du mois de juillet, quelques jours avant son quatrième anniversaire. Il a aimé les jeux dans les parcs ainsi que le spectacle des petits animaux en liberté qui s’y trouvent, canards et tortues en particulier, en regrettant l’obstacle de la langue qui a beaucoup limité ses possibilités de communiquer avec les autres enfants. Très intéressé depuis quelque temps par les dinosaures, il a visité, en face de Central Park, le musée d’histoire naturelle où se trouvent des squelettes de ces grands animaux préhistoriques. Il a été impressionné par la statue de la Liberté (93 m de haut, socle compris) à l’entrée du port de New York. Ses ascendants, du côté maternel comme du côté paternel, sont en partie alsaciens, ce qui n’est pas sans rapport avec cette statue dont le créateur, Auguste Bartholdi, est né à Colmar de Jean Charles Bartholdi, conseiller de préfecture, et d’Augusta Charlotte Beysser, fille d’un maire de Ribeauvillé. De retour en France, il a dû surmonter le malaise du décalage horaire.

Dominique Thiébaut Lemaire